Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
terrain vague / wildland
29 mai 2009

dimanche o clock

odds__10_










































Le pragmatisme de l’homme, associée au génie et à la bonne chance, a créé des outils devenus indispensables dans la lutte contre la glissade vers le vide. Il s’agit d’inventions telles que le marteau, l’agenda, le travail à temps complet, la montre, le clou, la roue, l’accélérateur, le téléviseur, le parapluie, le cd ou encore le téléphone portable. En règle générale, ces choses sont à votre disposition pour vous aider à survivre de jour en jour.

Vous pouvez fixer le tableau, aller vers l’avant, trouver votre place et connaître l’heure de vos activités passées et futures, même vous évader quand il en est temps.

Ces ustensiles sont pratiques pour vous cadrer et pour attacher votre personne volatile aux endroits comme la maison, le théâtre, le bureau et le centre des impôts, et aux jours comme le lundi, le jeudi, le vendredi et la plupart des samedis. Vive le progrès ! Le café est prêt, la chose est notée !

Seulement, le dimanche, ce n'est pas la peine.

Vous prenez la clé; le bureau est fermé et personne ne vous appelle.
Bientôt vous vous demandez si le bureau est vraiment le votre, si la clé a été changée, et ensuite vous vous posez la question : mais pourquoi moi ? Pourquoi la démangeaison,  pourquoi l’isolation? Et vous sentez le détachement du cadre, c’est déjà grave. Vous sortez le marteau; au mieux, vous êtes laissé avec une sensation de froideur pâle et désagréable, une lourdeur sans matière, et vous posez l’outil sans dire un mot. Mais fort probablement, vous voilà stupéfié, qui lâchez prise et le marteau tombe d’où une conséquence parfois grave. Protégez-vous bien des objets devenus hostiles !

Faites surtout attention avec la montre, car ici ce n’est pas le même temps. Ce que vous pouvez constater en suivant l’aiguille, cet enfant perdu, ce sans-tête trop vite grandi aux membres trop longs qui enjambe le silence indéterminable, il hésite et il avance dans l’océan sans borne du septième jour. Tic-tac-tic-tac. Les empreintes disparaissent avec le bruit et il n’en reste qu’une vague résonance.

Malgré ses efforts il revient toujours au même endroit, parce que ce n’est rien qu’un rond, le temps des dimanches.

Publicité
Publicité
Commentaires
T
je trouve votre blog particulièrement bon. Chapeau pour ce grand sens de la littérature!! Je le mettrai en lien sur mon site:<br /> <br /> http://www.yagoa.fr/Unpetitmonde/<br /> <br /> Si vous pouviez faire de même...
Publicité
terrain vague / wildland
terrain vague / wildland
Newsletter
Publicité